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Posted: Thu 17:07, 10 Oct 2013 Post subject: hollister sale La mort à lheure des réseau |
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Xavier de la Porte, producteur de l’émission sur France Culture, réalise chaque semaine une intéressante lecture d’un article de l’actualité dans le cadre de son émission.
"Mon point de départ pour penser cette question m’est venu de Facebook. Facebook propose sur la droite de notre profil des gens que nous sommes [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] supposés conna?tre, et dans la liste des suggestions qui me sont [url=http://www.mquin.com/gzparis.php]giuseppe zanotti sneakers[/url] faites, il y a au moins deux personnes qui nous ont quittés – Facebook sait que [url=http://www.moncleroutletosterblade.com]moncler[/url] ces gens sont morts, et inscrit donc une petite mention qui indique "en mémoire de", le profil concerné étant transformé en une page mémorial. Je me suis dit qu’il était un peu étrange que dans la liste de mes amis potentiels, des gens que je connais, certains d'entre eux soient déjà morts. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela dit de la présence des gens après la mort ? J’ai commencé à réfléchir au fait qu’il y une scission entre le moi tel que nous l’expérimentons dans le présent et cette sorte d’être physique et social augmenté que nous sommes par ailleurs.
Le philosophe australien Mark Johnson parle beaucoup de cela, et il dit que lorsqu’on craint la mort, ce dont on a peur, ce n’est [url=http://www.moncleroutletosterblade.com]moncler outlet[/url] pas la disparition de cet [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] être social et physique augmenté, mais le fait que le sentiment de soi que l’on expérimente dans le présent va s’éteindre. Et c’est cette scission qui m’intéresse particulièrement - la scission entre notre première vision personnelle projetée sur la vie et ce sens du moi en tant qu’être qui dure dans le temps. En regardant ces pages Facebook de gens morts, ce qui m’a frappé, c’est la manière dont les gens continuent d’interagir avec eux, et cela parce que Facebook est [url=http://www.mnfruit.com/doudounemoncler.php]moncler pas cher[/url] une des principales technologies que nous utilisons pour communiquer notre identité. Vous allez sur la page Facebook de quelqu’un et vous dites "je suis là", "voici ce que j’aime", "voici quelques photos de moi", "voici quelques interactions entre mes amis et moi". Quand cette personne meurt, tout cela demeure et, même si le profil est devenu en quelque sorte non réactif, il continue d’exister, et les gens continuent d’interagir avec lui. L’identité sociale de la personne survit."
Image : Image du film Poltergeist de Tobe Hooper (1982). Ce n'est pas la première fois que nous imaginons que les morts vivent dans nos médias électroniques.
Selon Patrick Stokes, ces pages mémorial de Facebook peuvent aider au deuil. La s?ur d’un soldat australien tué en Afghanistan lui a dit que c’était presque comme si ?a le ramenait un peu à la vie, on peut presque entendre le son de sa voix. Pour Stokes, "ces pages peuvent préserver quelque chose de la manière dont la personne était présente au monde – la manière dont elle disait les choses, à quoi elle ressemblait, la manière dont elle communiquait. Dans la mesure où ces pages préservent cela, elles peuvent aider au deuil, de la même manière que des vieilles [url=http://zjgkjpx.com/bbs_jinglue_cn/forum.php?mod=viewthread&tid=1257435]louboutin Le Japon, lannée daprès la vague[/url] lettres ou d’autres objets de la sorte. Une des premières choses que l’on fait à la mort de quelqu’un, c’est de raconter des histoires concernant sa manière d’être, des anecdotes sur des choses qu’elle avait faites, ou dites. Ce qu’on fait là, je pense, c’est tenter de préserver la présence distinctive de cette personne. On tente de préserver ce qui la rendait aimable ; c’est la manière dont on garde les morts en vie à un niveau moral, et je pense que des choses comme les profils en ligne peuvent être très utiles à cette préservation. Pas une aide à la mémoire au sens où [url=http://www.jordanpascherofficiele.com]air jordan[/url] il y aurait un risque d’oubli de la personne, mais une aide à la mémoire au sens où quelque chose que vous pouvez [url=http://www.xiangyanggx.jcy.gov.cn/guestbook.asp]tiffany ou[/url] regarder vous donnera un précipité dense, proustien, de mémoire et vous rendra la personne sous la forme de l’être distinct qu’elle était."
était consacrée au portrait psychologique et à la fonction politique du Troll en compagnie du psychologue et psychanalyste () ; [url=http://www.mquin.com/gzparis.php]giuseppe zanotti[/url] du sociologue () ma?tre de conférences en Digital Humanities à Paris Tech, [url=http://www.theinvesture.com/bbs/forum.php?mod=viewthread&tid=6340]moncler pas cher Le miracle de la TVA dalignement[/url] chercheur en sociologie au Centre Edgar Morin de l’EHESS, [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/]abercrombie pas cher[/url] auteur des et d'une ; et de () écrivain, essayiste. Son dernier livre s’intitule Tous les chevaliers sauvages, sous-titré Tombeau de l’humour et de la guerre.
Xavier de la Porte
La lecture de la semaine, il s’agit d’un entretien paru dans la revue américaine The Atlantic, entretien avec un philosophe australien du nom de , auteur d’un récent . Le titre du papier : . Je n’ai traduit que des extraits de cet entretien.
Image : sur Facebook, les morts ne meurent jamais vraiment tout à fait. Finirons-nous tous en Zombies numériques ? .
Et Stokes pense même que ces morts qui continuent de vivre en ligne doivent devenir des objets de droit. "A un certain niveau, notre identité en ligne a capté une bonne part de notre identité sociale et relationnelle et l’a préservée, et cela continue d’exister d’une certaine manière. C’est très important parce que je pense que nous avons un devoir moral continu envers les morts. Même quand ils n’existent plus, ils existent comme des objets de devoir. Kierkegaard en parle, le fait que nous ayons un devoir envers les morts, comme le devoir de s’en souvenir, ou le devoir de ne pas les [url=http://www.louboumaterialistanyc.com]louboutin pas cher[/url] diffamer. Nous vivons dans une ambigu?té ontologique profonde envers nos morts : d’une manière absolue, ils n’existent plus, mais ils existent toujours en tant que personnes que nous devons aimer et dont nous devons prendre soin.
Mais survivre comme un objet de devoir moral, ce n’est pas survivre en tant que soi. Si je vous disais "Voudriez-vous vive sous la forme d’un profil Facebook ?" Vous diriez certainement "Non, ce n’est pas cela la vie après la mort, je n’en veux pas". Quel que soit le genre de survie que [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] permet la présence en ligne, c’en est une forme infime ; mais c’est encore une survie, et cela suffit pour construire une sorte de communauté autour d’elle, et pour servir de centre à l’activité de deuil. Même si ?a n’est jamais aussi riche que la présence active d’une personne en vie dans le monde. C’est une forme de survie radicalement réduite. Il n’y a pas donc pas cette [url=http://www.mnfruit.com/airjordan.php]jordan[/url] tension qui surgit entre le moi con?u comme identité sociale et physique qui existe dans le temps, même après la mort, même dans une forme réduite, et votre sens du moi comme être dans le présent, car ce moi ne peut pas survivre à la mort. Facebook vous laisse survivre pour les autres, mais vous ne pouvez pas survivre pour vous, ce qui en un sens est décourageant. Cela renvoie à la vieille phrase de Woody Allen : "Je ne veux pas survivre dans le c?ur de mes concitoyens, je veux survivre dans mon appartement. Je ne veux pas atteindre l’immortalité gr?ce à mes écrits, je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas."" |
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