cejy66vd
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Posted: Fri 16:42, 13 Sep 2013 Post subject: jordan pas cher Le Maire à Berlin |
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Dix heures. Le ministre quitte l'ambassade. Il n'a rien appris qu'il ne savait déjà. A l'ambassadeur, tout cela ne serait pas une affaire de complot anti-Merkel, mais simplement le fruit d'un mouvement historique de fond, irrésistible. Ce n'est pas le genre de message que l'Elysée aura envie d', pense-t-il. Décidé à pleinement de ce rare et divin moment de solitude, il s'engage à pied sur la plus belle avenue de Berlin. A l'angle de Friedrichstrasse, il observe le jeu des reflets des passantes dans la vitrine des porcelaines Meisen, aussi délicates que surannées, quand son portable sonne. C'est l'ambassadeur. Reuters vient de une dépêche signalant que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe rendra vendredi son avis sur le mécanisme de stabilisation de l'euro. Apparemment, les constitutionnalistes trouvent à y . De quoi le feu aux marchés. C'est certain.
- En êtes-vous si [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] s?r ? Il y a une tendance à Paris à idéaliser ce qui se passe ici. Nous gagnerions à un peu plus de distance. Les Allemands et nous avons ceci en commun que nous ne savons pas le . Et quand nous l'avons, nous l'exer?ons de manière radicalement différente. Nous partons donc avec un double handicap. On dit souvent que l'Europe avance gr?ce à la locomotive franco-allemande. J'en suis pour ma part arrivé à la conviction, après toutes ces années, que l'inverse est vrai. L'Europe en vérité sert aujourd'hui encore à ce pour quoi elle a été créée : gérer une relation franco-allemande structurellement déséquilibrée et conflictuelle. Ce sont les autres qui nous font ensemble, pas nous qui assurons l'unité européenne.
"Bon ?
S'il était entré au Quai quinze ans plus t?t, Le Maire aurait peut-être rejoint la troupe de ces diplomates d'élite, ces "baby ambassadeurs", tel , qui avaient percé de fa?on précoce, dans les années 1990, créant un léger courant d'air dans une maison qui en manquait tragiquement. Il serait peut-être aujourd'hui dans la position de son h?te, go?tant le luxe suprême de et sans à décider. Au lieu de quoi, il lui faut se contre une escouade de quadras capricieux, la brochette de de salon qui lui a déjà barré le chemin de Bercy un an plus t?t.
Le temps de déposer ses affaires dans une chambre de la résidence, Bruno Le Maire rejoint l'ambassadeur dans la salle à dépouillée du 1er étage. [url=http://www.eastscotinvest.co.uk/mulberry.html]mulberry sale[/url] Les préliminaires sont réduits au minimum.
On ne reconstruit jamais tout à fait à l'identique, se dit le ministre en embrassant la Pariserplatz du regard. Paris serait toujours une ville [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] du XIXe siècle et Berlin, malgré ses fa?ades prussiennes reconstituées, en était une du XXIe.
- Excellent."
Mardi 8 mai 2012. Bruno Le Maire remonte d'un pas décidé Unter den Linden vers l'ambassade de France. Massive, comme têtue, la porte de Brandebourg se détache sur le bleu foncé du ciel [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]www.vivid-host.com/barbour.htm[/url] berlinois à l'extrémité de la large avenue.
"Bruno, toi qui les aimes bien, va donc nous une mission de reconnaissance à Berlin pour ce qui s'y trame", lui avait dit dimanche soir. Le président fran?ais n'avait jamais été un grand germanophile, mais, conscient que l'on ne peut pas grand-chose en sans la variable allemande dans l'équation, il veillait toujours à en un ou deux près de lui. Le normalien était de ceux-là. "Gourdault-Montagne doit du temps en ce moment. Il sera ravi d' de la visite", avait-il ajouté.
- Peut-être pas tant que cela. A l'époque où j'étais à , l'orthodoxie de la cogestion et des négociations collectives semblait indépassable. Il ne reste aujourd'hui plus grand-chose de tout cela. Ni ici ni nulle part en Europe, du reste. Relisez l'excellent livre de sur la fin du modèle allemand. Il date de 1998. Tout y est. L'extension aux nouveaux L?nder des conventions collectives et des salaires horaires des anciens L?nder a été fatale. Je me suis longtemps demandé si Kohl avait volontairement dynamité le système de l'intérieur, sous prétexte de le généraliser. C'est un mystère. En tout cas, la b?tisse a implosé petit à petit.
Intarissable, continue : "L'Allemagne a cessé d'être égalitaire. C'est une rupture fondamentale. Cela s'est fait lentement au cours des vingt dernières années. C'est antérieur à l'euro. Que le contrat de l'Allemagne avec l'Europe soit affecté par un tel bouleversement n'a rien de surprenant. Au Bundestag, un élu de gauche sur trois est anticapitaliste. Je laisse les Verts de c?té. Regardez le professeur Kerber, celui qui mène la guérilla contre les traités européens devant la Cour constitutionnelle : il recrute à gauche, à droite, et surtout chez les libéraux. C'est à [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] n'y rien . Le patronat ? On ne sait plus trop de quel c?té il est depuis que l'ancien patron des patrons, Hans Olaf Henkel, a rejoint [url=http://www.materialistanyces.com]louboutin pas cher[/url] Kerber et plaide pour la création d'une union monétaire sans la France. Où sont les grands Konzern (conglomérats)? Du c?té de la CDU légitimiste ? Contre elle ? Allez ! Peut-être que l'Allemagne est finalement plus proche du que nous. Entre l'Europe et la mondialisation, elle est sur le point de la seconde.
"L' a beaucoup changé, comme vous le savez, Bruno", commence-t-il sans la moindre surprise.
?
Il me sert le même la?us standard qu'aux parlementaires désoeuvrés et autres invités de marque de passage à Berlin que le lui demande de aux frais de la République, pense alors Bruno Le Maire. Piqué au vif d'être traité en débutant, il doit bien que le [url=http://www.mansmanifesto.com]www.mansmanifesto.com[/url] diplomate a raison. Il n'y a qu'à la fa?ade néoclassique flambant neuve de [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] l'h?tel Adlon, face à l'ambassade. Cette rénovation lui donne un supplément de fierté que n'avait pas l'original. Comme tant d'autres édifices berlinois, elle trahit le go?t de l'Allemagne réunifiée pour le kitsch. Elle est en soi un message politique.
- Il y a [url=http://www.baobeidy.com/binbbs/forum.php?mod=viewthread&tid=103296]hollister france Le cercle géorgien[/url] un pas. Mais peut-être pas si grand que cela. Ce glissement n'aurait pas été possible s'il n'avait été consenti, y compris par les corps intermédiaires. C'est un mouvement profond. C'est comme s'il y avait eu un intérêt supérieur du pays qui justifi?t que l'on remette [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] en cause les fondamentaux. Le modèle social était au monde économique ce que la Grundgesetz (Loi fondamentale) est au monde politique : un fondement. Et pourtant, il a été délaissé. Appelez cela révolution, contre-révolution, comme les gauchistes de , ou encore refondation : peu importe. [url=http://bjsz3.com/bbs/forum.php?mod=viewthread&tid=22]louboutin Fabrice Muamba, espoir du football britannique, victime dun malaise[/url] C'est un fait historique."
- Vous y allez un peu fort, monsieur l'ambassadeur, réplique Le Maire pour court à cette attaque en règle contre ses propres discours sur la coopération franco-allemande. C'est une version de l'histoire qu'on lit peu dans vos télégrammes."
Une joie frisant l'exaltation avait envahi Bruno Le Maire à la perspective de cette mission. S' pour Berlin avec la bénédiction présidentielle mais sans de sécurité ni ordre du jour contraint, c'était inespéré. Il n'avait pas éprouvé un tel sentiment de liberté depuis les années où, jeune diplomate travaillant sur la dissuasion , il pouvait bagage en quelques [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] heures pour le ou l'Europe centrale.
Alors qu'il écoute la démonstration du diplomate, Bruno Le Maire se souvient de cette remarque que leur avait faite, à et à lui, lors d'un entretien privé au Quai d'Orsay bien des années plus t?t. "Les pauvres sont le superflu de la société. C'est un mouvement violent de désolidarisation auquel nous assistons en France et ailleurs... Tout cela peut de grandes colères. Le peuple est méfiant. Et le peuple a toujours droit à la méfiance puisqu'il n'a pas le pouvoir", avait-il dit. La méfiance, voilà ce qu'il sentait insensiblement depuis quelques [url=http://www.materialistanyces.com]louboutin[/url] mois. Elle se changerait peut-être bient?t en défiance.
Le télégramme diplomatique envoyé lundi matin de Paris pour son arrivée ne parle que de "mission exploratoire pour le nouveau traité de l'Elysée voulu par le président". L'idée de ce nouveau traité est en réalité de Le Maire, lui-même. Il l'a casée fin 2010 dans une tribune intitulée "Les conditions de la victoire en 2012" qu'il avait cosignée avec Copé, Baroin et Jacob, publiée dans Le Figaro. Un an plus tard, il ne s'agit plus de 1963 mais, plus prosa?quement, de si l'édifice construit depuis lors n'est pas en train de s'écrouler. Sans , le ministre de l'agriculture d'un gouvernement qui expédie les affaires courantes explique au diplomate la vraie raison de sa venue : la visite de Rivkin au président, la possibilité d'un pacte anti-Merkel, l'éventualité d'élections anticipées dès 2012 et d'un retour au deutschemark.
Maurice Gourdault-Montagne avait été jeune à l'ambassade à [url=http://www.bankonco.com/hollister.php]hollister[/url] Bonn, un quart de siècle plus t?t. "Entre la petite ville modeste, cachée sous la verdure, timidement lovée dans une boucle du Rhin, et la métropole grouillante qu'est Berlin, il y a un monde. Celui, précisément, qui sépare l'ancienne et la nouvelle Allemagne", ajoute-t-il.
- Tout de même, de la crise sociale à la résiliation du pacte européen, il y a un pas.
Prochain article : le jour où Karlsruhe dit "non".
- C'est paradoxal.
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"On se trompe, Bruno, sur le caractère consensuel de la société allemande. Nous, Fran?ais, sommes obnubilés par son modèle , fait de compromis constants. En réalité, c'est une société très conflictuelle. De plus en plus. On sous-estime les efforts de la chancelière pour le morceau au Bundestag. La défiance des Allemands vis-à-vis de l'euro, leur critique de tout ce qui a été entrepris depuis trois ans pour la zone sont au point de convergence de deux phénomènes contradictoires : une souffrance sociale de plus en plus grande et, en même temps, une plus grande confiance en soi de la nation allemande.
- [url=http://hundosi.com/bbs2/mibbs.cgi?mo=p&fo=etutyu&tn=0018&rs=4741&re=4770&rf=no]louboutin pas cher Une vaste [/url] Mais enfin la puissance allemande n'est légitime que dans le sein européen.
Au lieu d' dans le vif du sujet, le diplomate se lance dans une le?on d'histoire.
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